Armand SIMONNOT (Théo)
Né à Saint Léger Vauban le 18 Mars
1908 – Décédé à Saint
Léger le 28 Août 1986 ; fils d’un
employé de maison venu du Morvan à Paris.
Il est élevé par ses grands parents, petits
paysans vivant à Saint Léger Vauban. A l’âge
de 16 ans, il est à la tête de l’exploitation,
qui est ruinée par son départ à l’armée
en 1928. De retour, il est ouvrier agricole, bûcheron
et charpentier au hameau de La Provenchère (1934).
Il se voit mobilisé en 1939 dans la marine, sur
le cuirassé Provence ; puis, versé dans
les fusiliers marins. Il assiste aux combats de Villiers-Coterets.
Démobilisé en 1940, il rentre à Saint
Léger Vauban.
Abonné dès 1924 à l’Humanité et
en 1925 au Libertaire (anarchiste), militant antifasciste
et attiré par l’extrême gauche, il diffuse
l’Avant-Garde, puis adhère à la Ligue
internationale des combattants de la paix, participe au
congrès de cette organisation pacifiste à Angers
(1932), et entre au parti communiste (1933), dont Maria
Valtat est la cheville ouvrière avec son mari, Marcel,
et membre de la direction fédérale de l’Yonne.
Le secrétaire fédéral de l’Yonne,
René Froissart, l’envoie suivre les cours
de l’école centrale paysanne communiste à Arcueil.
Un moment ébranlé par le pacte germano-soviétique,
le parti reprend vite sous l’action de René Roulot
et Maria Valtat, et la résistance communiste s’organise.
Simonnot part à la recherche des armes abandonnées
n’importe où, lamentablement par l’armée
française en déroute dans les forêts
et le long des routes du Morvan. Il constitue un important
dépôt au moulin Lardot d’abord, puis
plus loin pour éviter les indiscrétions dangereuses,
et donc une partie est envoyée à Paris. Il
entre au Front National. En 1942, Maria Valtat et lui contrôlent
un groupe de républicains espagnols qui veulent
continuer aux côtés des Français leur
guerre contre le fascisme, et qui ont l’expérience
des armes et de la guérilla. Le groupe FTP constitué,
Simonnot se trouve en être le tout premier membre
de l’Yonne. C’est le maquis Vauban, d’abord
dans la région de Ravières (1943), dont l’activité principale
est le sabotage. Fuyant les Allemands, il cherche refuge
et des points d’appui dans la forêt, dans la
région de la Pierre qui Vire, avec la complicité des
moines à la ferme des Roubeaux, région que
Simonnot connaît bien, où le Vauban serait
tranquille sans les dénonciations qui amènent
les Allemands à intervenir au monastère et à la
ferme, en particulier le 19 octobre 1943.
Le 2 Mai 1944, Simonnot passe commandant du maquis FTP.
Le groupe atteint alors 182 personnes, qu’on a malheureusement
beaucoup de mal à équiper et à armer.
Il participe à la libération de la région,
puis d’Auxerre. Il est ensuite intégré dans
le premier régiment du Morvan (Le Royal-Morvan,
dont le docteur Scherrer retracera l’histoire).
Simonnot fait la campagne d’Alsace, puis d’Allemagne,
devient lieutenant, est cité pour ses exploits, à l’ordre
du régiment. Il est démobilisé le
11 Octobre 1945.
Appelé à Auxerre par Maria Valtat pour établir
les dossiers des FTP tombés au combat, il y travaille
15 mois bénévolement, est embauché comme
gérant de la cantine d’une école de
formation du bâtiment à Auxerre de Juillet
1947 à Mars 1948. Il travaille ensuite sur les chantiers
de reconstruction du Creusot. En novembre 1948, Marcel
Valtat, fils de Maria, lui propose de devenir garde du
corps de Charles Tillon, alors ministre communiste de l’Air,
de l’Armement et de la Reconstruction.
Il refuse d’abandonner Tillon (2 Septembre 1952)
accusé de travail fractionnel avec André Marty
et il l’accompagne à Montjustin dans les Basses
Alpes. Il y reste dix ans et y remet en état la
maison en ruines. Il rentre à La Provenchère
en 1962, ne reprend plus sa carte du parti, quitte l’ANACR
de l’Yonne, en désaccord avec ses dirigeants
sur l’interprétation de la Résistance,
devient bûcheron et planteur de sapins. Deux mois
avant son décès, Charles Tillon lui remet
la Légion d’Honneur en présence d’anciens
FTP du Cher et de la Nièvre
Source : Dictionnaire Paul-Camille DUGENN
|