VAUBAN
« Saint Léger de Foucheret est surtout
distingué pour avoir donné naissance en 1633
au célèbre Sébastien Leprêtre
de Vauban, si bien caractérisé par ce vers
de la Henriade :
« C’est Vauban, c’est l’ami
des vertus et des arts ».
Il prit chez Pierre de Fontaine, son parent, prieur de
Saint-Jean de Semur, les premiers éléments
de géométrie, porta les armes à 17
ans dans le régiment de Condé, compagnie
d’Arcenay, et s’éleva par son mérite,
de simple soldat, au grade de maréchal de France.
La France dut cet homme illustre au cardinal Mazarin,
qui démêla dans sa jeunesse le germe de ces
rares talents qui furent si utiles et si glorieux à l’État.
C’est le seul homme de guerre, dit Fontenelle, pour
qui la paix ait été aussi laborieuse que
la guerre même : il a réparé 300
places anciennes et en a fait 33 neuves, il a conduit 53
sièges, dont 30 sous les yeux du roi, et s’est
trouvé à 140 actions de vigueur.
C’était un romain qu’il semblait que
le dernier siècle eût dérobé aux
plus heureux temps de la république.
Il acheva sa glorieuse carrière à Paris
en 1707, honoré des regrets de Louis XIV, des officiers
et des savants. Son corps fut porté en sa terre
de Bazoche près de Vézelay, où il
avait placé 4 canons donnés par le grand-Dauphin
après la prise de Philisbourg , en 1688 : récompense
vraiment militaire, privilège unique qui convenait
au père de tant de places fortes. J’ai vu
avec douleur son mausolée dégradé,
ainsi que la chapelle qui le renferme.
On a fait l’honneur à Vauban de la première
idée de l’institution de l’Ordre royal
et militaire de St-Louis ; il était très-flatté de
porter la décoration de cet Ordre ; quand il
fut reçu chevalier de celui du St-Esprit, il ne
voulut jamais quitter le cordon et la croix de St-Louis
qu’il avait reçus à sa création,
en 1693.
Outre sa Dîme royale, qui du moins décèle
l’honnête homme, le citoyen vertueux et zélé pour
sa patrie, on a de lui 12 volumes manuscrits conservés
chez le président Pelletier de Rosembo , intitulés :
Mes Oisivetés. S’il était possible
que ses idées s’exécutassent, ses oisivetés
seraient peut-être plus utiles que tous ses travaux.
La maison très simple, qui fut le berceau de ce
grand homme, est occupée par un sabotier ;
en la voyant en 1776, transporté d’admiration,
j’eusse voulu, pour la distinguer des autres, graver
ce vers sur la porte :
Has magnus parvas coluit VAUBANTIUS aedes
Il était réservé au généreux
bienfaiteur de l’Académie de Dijon de faire
revivre les traits de cet illustre compatriote dans un
buste qui orne ce beau salon. »
Source : Abbé COURTEPEE – Description générale
et particulière du Duché de Bourgogne
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