Histoire de Marrault
Notes sur les communes avoisinantes
ÉPOQUE ROMAINE ET GALLO ROMAINE
On appelait le fou, le hêtre , le foyard, d’où le
Crot de la Foudre (Crot du Fol), d’où également
Crottefoux.
On dispose d’un filon de porphyre de 20 à 50
mètre de largeur sur Chastellux et St Germain ;
il passe par le château de Marrault, le Moulin Cadoux,
Magny.
De même, on a une veine de charbon (anthracite qui
vient de Thostes, Sinay, Ste Magnance et passe à Villiers-Nonains
(sur la route du pont des Chèvres)
A Magny, terre à poterie : poterie de la Mulouze
au bois de Pain.
Le Cousain : vient du nom romain « cosa » (nom
celtique latinisé)
La voie Agrippa reliait Lyon à Boulogne en 37 avant
Jésus Christ.
MAGNY : s’appelait Magniacus en 864, Maniacum
en 1188 (domaine), venant de Magnius (Grand)
ÉTREE : vient de via Strata (voie pavée).
AU MOYEN AGE
Il y avait un vieux château à MAGNY, route
de Marrault.
Les seigneurs étaient Hugues de MAGNY et Erard
de Magny ;
Parmi les successeurs, Hugues III était bienfaiteur
de l’abbaye de Reigny ;
A Charbonnières (carbonneriae) , on avait des fours à charbon ;
Le petit château fort de Magny a été pris
en 1433 par Fortépée.
Marrault et Magny se rendent. Marrault absorbe à la
suite la seigneurie de Magny ;
En 1478, démolition du château de Marrault
avec ceux des Jaucourt.
L’arbre de justice des seigneurs de l’époque
se situait au dessus de Méluzien, entre le Cousin
et le ru de Vaux dans le Champs de la Justice.
La dernière descendante des sires de Magny, célibataire,
aurait donné ses bois aux habitants de Magny, Marrault,
Villiers-Nonains, d’où probablement la raison
de la communauté des bois communaux aujourd’hui
entre ces trois villages.
Marrault s’écrit Marraulx en 1276, Marraux
en 1335 et Marrault en 1521
Après les défrichements, la clairière
est cultivée en 1275 et est la propriété de
Jean de Chalons, du comté d’Auxerre, puis
en 1346, Jean de Charny en est le propriétaire.
A leur arrivée, les Jaucourt, venus de Bars sur
Aube, feront construire 14 châteaux forts dans la
région ; Il s’établiront à Villarnoult
en 1318 par alliance de Richard de Jaucourt avec Anne Catherine,
fille de Guy IV, sire de Villarnoux.
Philippe, fils aîné de Richard, seigneur
de St Brancher, d’Auxon, de Chassigny établit
de véritables exploits de guerre au cours de la
guerre de 100 ans. Il construit alors le château
fort de Marrault ; le château est attaqué par
des soldats licenciés de la guerre de 1337 (arrivés
en 1358 en Bourgogne) sur ordre du roi d’Angleterre Édouard
III. Il s’éloigne en 1360 à la suite
du traité de Guillon. Le château est malgré tout
pris en 1372.
Une seconde guerre s’ouvre avec l’arrivée
des bandes armées des Une seconde guerre s’ouvre
avec l’arrivée des bandes armées des Écorcheurs.
En 1412, le comte de Tonnerre s’empare du château
de Marrault ;
Les Armagnacs arrivent alors en Bourgogne, gardée
par les forteresses de Vieux Château, Villarnoux,
Presles et Marrault. Montréal et Vieux Château
sont pris. Fortépice prend Avallon en 1433. Chute
de Vieux Château, de Magny et de Marrault.
La Paix d’Arras est signée en 1435 mais les Écorcheurs
reviennent ; le capitaine Floquet prend Avallon en
1438 et est combattu par Philibert de Jaucourt. C’est
de nouveau la chute de Marrault.
La famine et la peste éloignent les écorcheurs
qui reviennent en 1439, sous les ordre du capitaine Aubert,
dit Forte Épée. Les forteresses sont approvisionnées
de munitions et l’ordre est rétabli.
Marrault a joué un rôle important pendant
la guerre de 100 ans Et Jaucourt est très honoré à Marrault ;
Jean de Jaucourt, fils de Guillaume, frère de Philippe
se déclare contre Louis XI et pour Marie de Bourgogne.
Le roi fait alors raser les châteaux en 1478. ;
Il n’en restera que le donjon. La forteresse appartient
au domaine d’Agnès de la Trémouille,
veuve de Philibert de Jaucourt.
Guy de Jaucourt se soumet en 1498 et Louis XII rend Marrault ;
Le donjon est démoli à la révolution
et les matériaux sont réutilisés.
Aubert, fils de Jean de Villarnoux, décède
en 1527. François, son petit fils, rallie les protestants
au château de Marrault, alors qu’Avallon reste
catholique.
La guerre de 30 ans nous amène à Henri IV
en 1598 et les Jaucourt sont réfugiés en
Hollande. Le dernier Jaucourt décède en 1738.
Anne de Montmorency, seigneur de Villarnoux, émigre
et ses biens sont vendus, sauf les bois qui appartiennent
au petit fils, duc de Laroche Foucault ;
Marrault, après la destruction de son château
fort, appartient à Hugues de Jaucourt. Sa fille,
Anne, dame de Magny et de Marrault, épouse François
de la Platière. Ils ont une fille unique, Françoise,
qui épouse Louis d’Assienville et ils auront
5 enfants.
Achille, le 3ème, est vicomte des Bordes, seigneur
de Marrault, de Magny, d’Étrée, de
Vaupitre, de Villiers-Nonains et de Villeneuve les Presles ;
il affranchit ses sujets en 1609 ; il crée
le moulin du Gros Fort au pied de la digue d’un étang
situé sous le château et en fait un moulin
banal (obligation de moudre suivant un droit) ; deux étangs
seront créés ainsi qu’un moulin nouveau
avec refus d’abandonner les anciens droits, ce qui
prête à contestation. Un pont de bois est
jeté sur le Cousain et le Moulin Cadoux est construit
par Etienne Cadoux (le moulin actuel date de 1758). Le
pont actuel du Moulin Cadoux est construit au gué de
la Charmois en 1798 par Jean Nicolas Caristie (coût :
22.064 livres dont 5.516 à la charge de Villiers-Nonains).
Achille d’Assienville a une fille, Louise qui épouse
Achille de la Grange d’Arquian, dont une fille du
mariage, Madeleine qui lègue Marrault à Louis
d’Amanzé.
On note en 1609 l’existence du Meix des Chicards,
un domaine important sur le chemin de Villiers-Nonains
(tour du XVIème siècle)
En 1645, Jean CHARTRAIRE, fabricien de Magny, " inaugure" la
coche de l’église de Magny.
L’héritier est alors Pierre de Galleaud :
il vend Marrault à un acquéreur étranger,
Guy SALLIER en 1715, pour 80.000 Livres. Puis c’est
Jacques de Ganay qui rachète à son tour :
il rebâtit le château actuel vers 1720 ;
on note en 1737 la présence de l’architecte
italien Bruna Calcia dans les lieux ; Jacques de Ganay
décède en 1743, il est inhumé en l’église
de Magny ; il avait légué la propriété à son
cousin Nicolas de Ganay, fils de Jacques, qui le vendra
par la suite, en 1747, à Jean Baptiste Gitton de
la Rebellerie. Le château est vendu à la Révolution
et il passera successivement entre les mains de BUREAU,
Isidore AGASSE, Nicolas Marie GUYARD et VALLERY RADOT.
On aura noté en 1750 un mariage d’une domestique
du château avec la permission de l’évêque.
On a recensé un moulin près du hameau des
Bretins sur le chemin de Villiers-Nonains, ainsi que le
moulin du ru Toby, sur le chemin d’Étrée à Villiers-Nonains ;
REPOSEUR :
Ce village, du nom d’un ancien propriétaire,
se situait un peu en aval de Méluzien. Il avait
20 habitants en 1543, 45 en 1679 et 20 en 1720.. Il appartenait
au terrier du Roi en 1486. On y recensait 2 moulins et
1 battoir. Il reste un moulin ; il figure sur la carte
CASSINI en 1760 et est évoqué par Courtépée
en 1775.
Source : Notices archéologiques villageoise de
l’Avallonnais (Abbé Parat – 1919)
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