L’OCCUPATION hitlérienne et
la RÉSISTANCE dans l’Yonne
Emprisonnement des communistes pendant la guerre
« Le général de Gaulle écrit
dans l’Appel (p 36) :
« Il faut dire que certains milieux voulaient
voir l’ennemi plutôt dans Staline que dans
Hitler. Ils se souciaient des moyens de frapper la Russie,
soit en aidant la Finlande, soit en bombardant Bakou, soit
en débarquant à Stamboul, beaucoup plus
que de la façon de venir à bout du Reich ».
Tout cela paraît à peine croyable et montre à quel
point l’antisoviétisme et l’anticommunisme
peuvent aveugler les dirigeants d’un pays et les
chefs rétrogrades de son armée jusqu’à leur
faire oublier les nécessités patriotiques
les plus élémentaires.
Mais nous allons voir plus fort dans l’irresponsabilité et
la haine. Au moment où la Patrie est en danger,
n’est-il pas nécessaire qu’elle fasse
appel à tous ses fils, notamment à toute
la fraction des Français influencés par le
PCF qui représentent un élément dynamique
indéniable. Or du 10 mai au 15 juin 1940, les gendarmes
qui sont incapables d’empêcher les pillages
trouvent le temps d’arrêter un grand nombre
de « suspects ». Ces communistes
ou supposés tels vont être envoyés
dans un camp d’internement qui pour certains sera
l’antichambre d’un camp de la mort quand l’ennemi
sera chez nous. Dans certains endroits on excite la population
contre ces malheureux rendus coupables de la situation
actuelle et ils échappent de peu au lynchage !
La plupart sont accusés faussement d’être
en possession de tracts « Hitléro-Stalinien ».
C’est l’accusation passe-partout officielle.
Les femmes ne sont pas épargnées.
Tous les suspects sont d’abord internés à Dijon
fort d’Hauteville ou caserne Krien avant d’être
dirigés sur un camp d’internement. Deux femmes
et six hommes pourront s’évader auparavant.
Les autres seront conduits aux camps d’internement
suivants : Buzet sur Baïse, Basses Pyrénées,
Chibron (Var), Vernet (Ariège), Djabel (Algérie).
Soit pour le département de l’Yonne seules
29 arrestations auxquelles il faut ajouter le cas de ces
six femmes du canton de Quarré les Tombes qui le
15 juin au matin en pleine débâcle reçurent
l’ordre de gagner par leurs propres moyens (les chemins
de fer ne fonctionnant plus) le camp de Vernet. On
croit rêver ! Précisons qu’elles
n’arrivèrent jamais à destination. » »
Source : L’occupation hitlérienne et la résistance
dans l’Yonne (Robert BAILLY)
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