Hilaire ROBERT, est né en 1734 à Rouvrai (diocèse
d’Autun), de Edme ROBERT, marchand, et Jeanne GAILLARD.
Il devient curé de St-Brancher en 1765. Il est connu
pour être très vertueux et aimé de ses
disciples. Il proteste contres les vexations et les exactions
du prince de ROBECQ en 1779, seigneur de Saint-Brancher (famille
de MONTMORENCY) : « Les gens de St-Brancher
n’ont qu’un territoire peu fertile, ils sont obligés
de payer des impôts excessifs ; on ne les laisse
pas jouir des biens concédés par les prédécesseurs
du prince, on exige un bichet de blé par homme dans
un pays qui n’en produit jusque… »
L’abbé ROBERT, en 1791 a été invité
à prêter serment ; il accepta avec restriction ;
le 17.05.1791, il se rétracta publiquement (selon
Gally dans le bulletin des sciences d’Avallon de 1898
; les autorités auraient refusé son serment
et l’auraient considéré comme réfractaire) ; il
fut alors expulsé du presbytère par un intrus
nommé BERTHET, ex capucin et prêtre assermenté
qui prit possession de la paroisse le 6 Août 1791. Malade
(un certificat médical en fait foi), il se déclare
incapable d’obéir à la loi de la déportation
523 Août 1793. Cependant, il demande et obtient un passeport
pour Chambery 54 thermidor an IV - 15 Août 1796. Il
se réfugie ensuite en Suisse pour ne revenir que fin
1796.
En effet, l’intrus BERTHET se signala par son inconduite
et la rapine et fut rejeté par la municipalité.
L’abbé ROBERT revint à St-Brancher et
régularisa les baptêmes et mariages grâce
au recteur d’école. Mais l’exercice du
culte demeura toujours interdit ; il exerça en
secret en 1797 et les années suivantes, au fond d’une
étable ; il dit la messe à Auxon dans une
grange appartenant à Mr HOUDAILLE. Pendant 3 ans, il
mena une vie désolée et errante.
Dénoncé, il lui est ordonné de se rendre
dans la maison dite de réunion (1er vendémiaire
an VI - 22 septembre 1797).
La liberté fut alors rendue au culte . Le curé
ROBERT se proposa alors d’exercer le culte catholique
dans l’étendue de la commune, dans toute la pureté
de la doctrine et de la discipline de l’Église
romaine ; cette reprise se fit en 1802 et le curé
l’exerça jusqu’à sa mort le 19 Janvier
1804 ; il était alors âgé de 68 ans.
Source : BSEA 1898 – DICTIONNAIRE Paul-CAMILLE DUGENNE
– BRIFFAUX, curé de St-Brancher en 1897