SAINT LÉGER VAUBAN
Origine du nom de Saint Léger Vauban
Clothaire III, fils de Clovis II qui était le premier
des rois fainéants, et petit fils de Dagobert succéda à son
père en 656, à l’âge de cinq
ans, dans les royaumes de Bourgogne et de Neustrie. Sainte
Bathilde, sa mère, aidée des conseils de
St Léger, évêque d’Autun, allié à la
famille royale, gouverna sous son fils avec beaucoup de
sagesse ; mais s’étant retirée
par dévotion dans le monastère de Chelles
qu’elle avait fondé, elle laissa le royaume à la
merci d’Ebroin, maire du palais, dont elle avait
jusque-là réprimé les violences. Ebroin,
fin de gouverner plus despotiquement, renvoie tous les
seigneurs de la Cour, et leur fait défense d’y
paraître, sans un ordre de sa part. Clothaire III
meurt sans postérité en 668, à l’age
de dix-neuf ans. Son frère Thierry, qui n’avait
point eu de part au royaume après la mort de son
père, est élu roi, par les soins du maire
Ebroin ; mais la haine qu’on avait pour le ministre,
rejaillit sur Thierry lui-même. Il fut enfermé dans
l’abbaye de St-Denis.
Childéric, l’autre frère, déjà roi
d’Austrasie, se voit maître de toute la France,
par la mort de Clothaire III, et par la retraite forcée
de Thierry. Il devait son élection à St Léger, évêque
d’Autun, qu’il fit son principal ministre.
Les lumières et les vertus du saint évêque
auraient suffi pour faire régner la justice et rendre
le calme à l’État agité par
les dissensions des grands. La faiblesse du roi les rendit
inutiles. Les seigneurs, dont l’ambition ne s’accommodait
pas davantage de la sage administration de St Léger,
et de la réforme des abus, le rendirent suspects à Childéric,
qui voulut le tuer de sa main. Le saint prélat fuit
pour épargner un crime à son roi. Il fut
arrêté et renfermé au monastère
de Luxeuil. Childéric ne survécut pas longtemps à cette
injustice ; il fait assassiné avec sa femme
et son fils aîné en 673, par Bodilon, seigneur
français, qu’il avait fait battre de verges,
pour lui avoir fait des représentations au sujet
d’un nouvel impôt.
Thierry, troisième fils de Clovis II, fut tiré de
Saint-Denis, pour monter sur le trône. Saint Léger,
rappelé de son exil, reparut à la Cour comme
un ange tutélaire ; on se flattait d’un
meilleur gouvernement, lorsqu’Ebroin, qui avait été maire
du palais sous Clotaire III, vint y mettre le trouble.
Cet homme ambitieux et scélérat avait été renfermé à Luxeuil,
où il trouva Léger, avec lequel il parut
se réconcilier. Échappé de sa prison,
il se sauve en Austrasie ; et jaloux de la nouvelle élévation
du saint évêque, il cherche à le détruire,
en attaquant le roi lui-même. Il suppose un fils à Clothaire
III, le fait proclamer roi, porte le fer et le feu dans
les provinces qui ne veulent pas le reconnaître ;
et force enfin Thierry à le recevoir de nouveau
pour son maire du palais. Léger se retire une seconde
fois à Autun. Ebroin vient l’assiéger
dans sa ville épiscopale en 676. Le saint prélat,
pour éviter les malheurs qui menacent son troupeau,
distribue ses richesses aux pauvres, et se livre à ses
ennemis, qui lui font crever les yeux et couper la langue.
Ebroin assemble à la hâte un concile d’évêques
dévoués à son ambition : la robe
du saint pontife est déchirée en forme de
dégradation. Il est livré ensuite à Chrodebert,
Comte du palais, qui le fit décapiter dans la forêt
de Sarcinium en Artois, en 678. Guerrin, son frère,
fut lapidé près de Saint-Vivant, où l’on
conserve ses reliques. La mémoire de ce saint prélat,
martyre de son amour pour la justice, fut toujours précieuse à sa
cathédrale, qu’il enrichit de plusieurs terres,
et à toute la Bourgogne, où l’on voit
plus de quatre-vingts paroisses sous son vocable.
Source : Description générale et particulière
du Duché de Bourgogne - Courtépée
et Béguillet (1847)
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