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Origine du nom de Saint Léger Vauban
Childéric, l’autre frère, déjà roi d’Austrasie, se voit maître de toute la France, par la mort de Clothaire III, et par la retraite forcée de Thierry. Il devait son élection à St Léger, évêque d’Autun, qu’il fit son principal ministre. Les lumières et les vertus du saint évêque auraient suffi pour faire régner la justice et rendre le calme à l’État agité par les dissensions des grands. La faiblesse du roi les rendit inutiles. Les seigneurs, dont l’ambition ne s’accommodait pas davantage de la sage administration de St Léger, et de la réforme des abus, le rendirent suspects à Childéric, qui voulut le tuer de sa main. Le saint prélat fuit pour épargner un crime à son roi. Il fut arrêté et renfermé au monastère de Luxeuil. Childéric ne survécut pas longtemps à cette injustice ; il fait assassiné avec sa femme et son fils aîné en 673, par Bodilon, seigneur français, qu’il avait fait battre de verges, pour lui avoir fait des représentations au sujet d’un nouvel impôt. Thierry, troisième fils de Clovis II, fut tiré de Saint-Denis, pour monter sur le trône. Saint Léger, rappelé de son exil, reparut à la Cour comme un ange tutélaire ; on se flattait d’un meilleur gouvernement, lorsqu’Ebroin, qui avait été maire du palais sous Clotaire III, vint y mettre le trouble. Cet homme ambitieux et scélérat avait été renfermé à Luxeuil, où il trouva Léger, avec lequel il parut se réconcilier. Échappé de sa prison, il se sauve en Austrasie ; et jaloux de la nouvelle élévation du saint évêque, il cherche à le détruire, en attaquant le roi lui-même. Il suppose un fils à Clothaire III, le fait proclamer roi, porte le fer et le feu dans les provinces qui ne veulent pas le reconnaître ; et force enfin Thierry à le recevoir de nouveau pour son maire du palais. Léger se retire une seconde fois à Autun. Ebroin vient l’assiéger dans sa ville épiscopale en 676. Le saint prélat, pour éviter les malheurs qui menacent son troupeau, distribue ses richesses aux pauvres, et se livre à ses ennemis, qui lui font crever les yeux et couper la langue. Ebroin assemble à la hâte un concile d’évêques dévoués à son ambition : la robe du saint pontife est déchirée en forme de dégradation. Il est livré ensuite à Chrodebert, Comte du palais, qui le fit décapiter dans la forêt de Sarcinium en Artois, en 678. Guerrin, son frère, fut lapidé près de Saint-Vivant, où l’on conserve ses reliques. La mémoire de ce saint prélat, martyre de son amour pour la justice, fut toujours précieuse à sa cathédrale, qu’il enrichit de plusieurs terres, et à toute la Bourgogne, où l’on voit plus de quatre-vingts paroisses sous son vocable. Source : Description générale et particulière du Duché de Bourgogne - Courtépée et Béguillet (1847)
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