SAINT BRANCHER
Rapport d’expert concernant une parcelle de terrain « Les
Montées »,
vendu par JB HOUDAILLE à Antoine CAMUS. (30 mars
1818)
Des experts ont été commis le 30 Mars 1818
pour estimer une parcelle de terrain à la date de
sa vente soit le 4 Mai 1793 (15 floréal an II),
soit 25 ans avant !
« Estimation de six journaux de terre formant
l’objet d’un acte de vente consenti par ledit
sieur HOUDAILLE au dit Camus, devant Robinet notaire à Avallon,
le quinze floréal an II ; lequel sieur
TRIPIER a exposé présentement au greffe de
ce tribunal le rapport par eux dresse en exécution
dudit jugement ; ledit rapport en date du trente mars
dernier, enregistré au bureau d’Avallon ce
jourd’huy par Baudenet qui a reçu deux francs
vingt centimes.
Duquel dépôt nous avons donné acte
tant au dit sieur Tripier qu’aux dits sieurs Collin
et Chrétiennet qui ont signé à l’instant.
Comparus et qui, tous les trois, ont signé avec
nous le présent, après lecture faite.
La minute est signée Chrétiennet notaire
Tripier ancien notaire, Collin et Roumier greffier, en
marge de ladite minute est écrit :
Enregistré à Avallon le onze du mois d’avril
mil huit cent dix huit, folio soixante dix neuf, case quatre,
verso, reçu quatre francs soixante huit centimes,
décime compris, signé Baudenet.
Suit la teneur du rapport.
Ce jourd’hui trente mars mil huit cent dix huit,
nous, soussignés Joseph Collin, dit cadet ancien
maire de Saint Magnance, y demeurant, Léonard Chrétiennet
notaire royal à la résidence de Quarrée
les Tombes, et Pierre Hilaire Tripier, ancien notaire royal à la
résidence de Saint Léger de Foucheret, tous
les trois experts nommés d’office suivant
jugement du tribunal civil d’Avallon, à la
date du dix huit février dernier enregistré le
sept du courant, à l’effet de procéder à la
visite et estimation de six journaux de terre formant l’objet
d’un acte de vente consentie par le sieur Jean Baptiste
Houdaille, propriétaire demeurant à Villiernonin,
au profit d’Antoine Camus, des mêmes état
et lieu, devant maitre Robinet, notaire à Avallon
le quinze floréal an deux, détermineront
qu’elle en était la valeur en numéraire à l’époque
dudit jour quinze floréal an deux.
Déclarons qu’ensuite de notre prestation
de serment entre les mains de monsieur Thibault, l’un
des juges commissaire à ce délégué par
le jugement cy dessus daté, suivant procès
verbal du vingt quatre du courant.
Nous nous sommes transporté les présents
jour et an, assistés d’Antoine Millot cultivateur
demeurant audit Villernonin, indicateur agréé par
les dits Houdaille et Camus.
Premièrement, sur les quatre journaux en deux pièces,
lieu dit les Montées, finage de Villiernonin, en
pâture, garnis de genets et pierrailles, dont une
tient des deux longs audit Antoine Camus, d’un bout à Antoine
Dauxoir (Daussoir), d’autre à Denis Gudin. ;
et l’autre pièce tient d’un long et
d’un bout audit Camus, d’autre long à Denis
Gudin, et d’autre bouty à Lazare Dauxoir.
Secondement, de là sur les deux journaux lieu dit
aux Buées, emblavés en avoine, tenant d’un
bout à Jean Mathieu Dauxoir, d’autre à Simon
Dorneau, d’un long audit Camus, d’autre à Ignace
Dauxoir, nous experts après avoir recueilli tous
les renseignements qui nous ont paru nécessaire,
Considérant d’abord que les quatre journaux
des montées sont terre de campagne, d’un sol
aride, d’une difficile culture, et d’un faible
rapport, puisqu’à peine trouve t’on à les
amodier trois doubles décalitres par journal et
que l’on n’a que deux récoltes en cinq
ans, une en seigle et l’autre en avoine, une année
en sombre et deux en pâturage.
Considérant ensuite que les deux journaux des Buées,
sont de meilleur terrain, faciles à enfermer de
plans vifs, étant déjà clos d’un
long et d’un bout.
Considérant enfin qu’à l’époque
de cette vente, la confiance en ces cortes de biens n’était
pas encore bien établie.
Nous estimons qu’à l’époque
dudit jour quinze floréal an deux, chaque journal
de la terre des montées, pouvant valoir en numéraire
quatre vingt francs, ce qui donne pour les quatre, la somme
de trois. »
L’acte s’arrête là !
Source : Archives privées Mr A.
HOUDAILLE
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