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Mise à jour : 31/01/10

 

 

  QUARRÉ LES TOMBES 

 

Notice sur QUARRÉ LES TOMBES

 

« Villiers-les-Poltots, l’un des hameaux notables de quarré, ne figure pas dans le contrôle ducal, même dans le dernier de 1461.

 

On y trouve, par contre, des hameaux disparus depuis : le Caisne (Chêne), la Martole et Nemois. Le Caisne devait avoisiner Charmolin, la Martole faisait partie de Velard, plus tard (XVIIème siècle), Velard le Comte.

 

Le hameau actuel La Foulquière ou Foultière est enregistré dans les trois Serches : la Forestière.

 

Quant à Nemois, sis autrefois sous notre Mennemois actuel, j’en ai recueilli des vestiges, tous rongés par le feu . Nemois appartenait aux sires de Jaucourt ; d’après M Ernest Petit (l’Avallonnais), « quatorze forteresses des Jaucourt furent rasées pour cause de rébellion, par ordre de Louis XI » ; j’attribue donc à ce prince la destruction de Nemois, vers 1478.

 

Quoi qu’on pense de cette conjecture, l’une de nos quarante-neuf crois stationnales (la Croix rouge), aux abords de Nemois, semble indiquer par son nom même qu’un acte de violence exceptionnelle fut commis en cet endroit. Nous n’en savons pas davantage.

 

La charte d’affranchissement de Quarré date de 1550. Elle fut donnée par Loys de Chastelus moyennant quelques redevances annuelles payables par les habitants (Archives de Chastellux). Nos hameaux, à plusieurs seigneurs en partie et aux abbayes de Reigny, puis de Saint-Jean-de-Réaume, ne jouirent que plus tard de semblable bienfait.

 

M. Ernest Peit raconte qu’en 1577 le curé de Quarré périt, assassiné dans son presbytère avec ses domestiques. Le vol paraît avoir été le mobile du crime.

 

C’est pourquoi, en l’absence d’autres faits avérés, je suis convaincu que les malheurs des guerres de Religion n’atteignirent que partiellement notre bourgade , mais je n’oserais prétendre que plusieurs de ses hameaux : Mennemois, Montarin, Charmolin, La Forestière et la Gorge (tous aux Jaucourt, naguère ardents zélateurs de la foi catholique), n’aient sérieusement souffert de l’intolérance calviniste et de la dureté proverbiale de leurs seigneurs.

 

En 1594, notre hameau de Montgaudier se plaignait avec d’autres villages, Courtemau et Trinquelin (Courtemau n’existe plus, Trinquelin, aujourd’hui commune de Saint Léger Vauban) – tous les plaignants dépendent de l’abbaye de Reigny – que « depuis six ans en ça les dictx villages sont déshabitez, les labourages faillizé, que les habitants qui y sont à présent ne sont que povres mercenaires et femmes vefves, etc… » (AD 89 H 1625, année 1594).

 

Cette requête, tendant à obtenir une exemption des taxes royales  (Henri IV était seul maître en 1594), donnerait à supposer que les gens de la terre abbatiale voués, sinon dévoués, à la ligue, eurent des représailles à subir. Est-ce de la part d’Olivier de Chastellux ? C’est fort possible, mais je ne possède pas de documents à l’appui de l’hypothèse ?

 

Le pitoyable Briquemaut de Ruères (Ruères, hameau actuel de Saint-Léger-Vauban) est inculpé,  mais les preuves manquent, d’avoir « travaillé » sur notre territoire. Le terme que je guillemette est le seul qui convienne à ce triste religionnaire, moins sectaire encore que bandit.

 

Les sires de Chastellux, barons de Quarré, conservèrent la foi de leurs ancêtres, et notre petit pays recueillit, par suite, les fruits de paix de cette heureuse constance.

 

Il ne paraît pas avoir participé aux grandes et graves affaires de la Ligue sinon en ce qui concerne le hameau de Montgaudier, comme nous l’avons rapporté tout à l’heure. Notre bourgade ne valait sans doute pas la peine que les ligueurs des villes voisines en tinssent compte, et, d’un autre côté, Olivier de Chastellux était l’ami personnel de Henri IV. 

 

Olivier de Chastellux aimait fort sa baronnie de Quarré. Il voulut que son corps reposât dans notre église (1617). On y voit aujourd’hui un titre funéraire élevé en 1810 par les soins de César-Laurent, comte de Chastellux, en remplacement de l’ancien tombeau de 1617 «  détruit par le malheur des temps ». Cet euphémisme empreint de miséricorde vise 1793.

 

Nous revenons donc aux questions du sol. Olivier manquait de bûcherons pour l’exploitation de ses vastes forêts .Dans les premières années du dix-septième siècle, étant en Picardie, il amena à Quarré, à Saint-André-en-Morvan, etc. de pauvres gens de la Thiérache, petit pays qui a pour chef-lieu Guise. On sait qu’en ce temps, la Picardie et l’Artois étaient très malheureux, par suite des guerres de la couronne contre la maison d’Autriche, puis des guerres de Religion.

 

Les colons d’Olivier s’établirent ici, d’abord dans des huttes, à la manière des charbonniers. Plus tard ils construisirent des maisons, agrandies et embellies successivement, elles présentent aujourd’hui un assez agréable aspect.

 

Olivier leur fournissait en toute propriété et pour un prix d’achat presque nul des terres à défricher dans les clairières.

 

Telle est l’origine de douze des hameaux quarréens. On les dénomme collectivement, comme nous l’avons fait en ce travail « ès-bois » ou « aux bois de Chastellux ».

 

A partir du dix-septième siècle jusqu’à la Révolution Quarré n’a plus rien à montrer à l’histoire régionale que sa pauvreté.

 

Malgré cette pauvreté, Quarré possédait, aux dix-septième et dix-huitième siècles, une école qui paraît avoir été toujours bien régie. J’ai copie des procès-verbaux de visite par les archidiacres d’Autun, années 1667, 1671, 1695, 1698, 1702 et 1760, tous sont favorables au recteur, sauf celui de 1667  (cf mem de la Société éduenne : État de l’instruction, etc. par M. A. de Charmasse).

 

Le « maistre d’écolle » était payé ici par la communauté, et presque exclusivement en nature. En ces conditions, le pourcentage des habitants ne sachant ni lire, ni écrire fut imputable au moins partiellement, à une négligence voulue par eux.

 

Les maisons d’école sont aujourd’hui pour Quarré-Bourg et hameaux au nombre de cinq, comprenant huit instituteurs et institutrices.

 

On se représentera cette pauvreté sans peine : la pomme de terre n’était pas connue, la culture du froment passait pour impossible.

 

Restaient le seigle, le sarrasin et quelques rares ensemencements d’avoine. Or, le seigle ne réussit pas tous les ans, surtout dans nos montagnes, et l’on a vu ce qu’on doit penser de la récolte très aléatoire du sarrasin. Quand le seigle et le blé noir faisaient défaut simultanément, c’était la disette et, pour les plus pauvres, la famine, sauf recours à la charité qui, certes, se montrait touchante et simple en ces temps chrétiens.

 

Cependant, qu’arrivait-il ? Le cultivateur, maintes fois découragé, devenait fainéant et préférait la faim au travail. C’est ce qui explique que Vauban ait traité les Morvandeaux de lâches et de paresseux, incapables d’améliorer le sol et d’ôter une pierre de leurs héritages.

 

Les difficultés et, ça et là, l’absence presque complète des moyens de communication, circonscrivaient sur place et aggravaient d’autant la misère résultant des années improductives. On le conçoit.

 

Outre le mauvais état des chemins ou parfois leur défaut, dans plusieurs de nos hameaux on en était encore, même en 1838, à l’essedum gallo-romain dont Victor Petit a donné un croquis.

 

Figurons-nous une sorte de cage posée sur un essieu en bois et avançant péniblement sur roues pleines faites de planches juxtaposées, puis taillées circulairement, vaille que vaille à la serpe ; par conséquent sans moyeu, ni rais, ni jantes, et à plus forte raison sans fers.

 

Ceci avoisine presque le temps actuel, et pourtant l’évolution est complète. Les cinq anciens chemins aboutissant à Quarré ont été peu à peu transformés en routes, et dans ces quinze dernières années, grâce au conseil municipal, grâce surtout au dévouement et à l’influence du magistrat désigné à la première page de cet Essai, ces cinq routes ont reçu successivement leurs prolongements et amorces dans presque tous les hameaux. On comprend que l’état parfait et si rapide de la viabilité quarréenne ait déterminé les plus larges modifications dans nos voitures et chariots de toutes espèce, et que l’aisance publique s’en soit considérablement accrue.

 

Quarré, autrefois, était un archiprêtré de l’archidiaconé d’Avallon et du diocèse d’Autun. Au quatorzième siècle, la circonscription de l’archiprêtré  comprenait dix-sept paroisses (A. de Charmasse : Pouillé, ms du XIVème, Cartulaire rouge). Plus tard elle en eut vingt et une, puis vingt-trois (cartulaire rouge et Mém. De la Société Eduenne, I, 1872) ; enfin vingt-cinq, en comprenant Sainte-Magnance et Rouvray (Quantin : Dictionnaire topographique de l’Yonne).

 

En 1717,  (description du gouvernement de Bourgogne, Dijon, 1717) , l’archiprêtré ne possédait plus que quatorze cures, sises dans les trois bailliages d’Avallon, de Semur et de Saulieu.. En 1772, Courtépée attribue à Quarré 800 communiants, c’est-à-dire 800 paroissiens ayant dépassé l’âge de la première communion (en langage actuel). En 1760, le grand vicaire d’Autun trouve 850 communiants.

 

A la révolution, Quarré cessa d’appartenir au diocèse d’Autun.

 

A

En vertu du concordat, et d’après son article 9, rapproché de l’article organique 60, Quarré (diocèse de Troyes), chef-lieu d’une justice de paix, fut érigé en cure à la fin de 1802. Six succursales seulement lui restèrent, savoir : Saint-Brancher, Bussières, Chastellux, Saint-Germain-des-Champs, Saint-Léger-de-Foucheret, (depuis Saint-Léger-Vauban, décret de 1867) et Sainte-Magnance. La date de leur érection est de l’an XIII, pour la présentation par l’évêque de Troyes, et 1807, pour l’approbation impériale.

 

Aux termes des concordats de 1817 et de 1821, le doyenné de Quarré fut attaché définitivement avec ses six paroisses à l’archidiocèse de Sens.

 

L’histoire religieuse de ce pays, pendant et après la terreur, ne signale que de rares méfaits dont il nous répugnerait de nommer le principal auteur aussi bien que les complices. A Quarré, leur dette est payée depuis longtemps.

 

Toutefois, nous avons le devoir de citer une de leurs victimes, le saint curé Bégon, mort en 1797 à la suite des souffrances endurées aux jours mauvais. L’abbé Bégon, détenu dans la « maison de réunion, ci-devant petit séminaire d’Auxerre », fut parmi ses compagnons de captivité, le dernier élargi (1795). Sa charité extrême envers les pauvres comme à l’endroit de ses ineptes délateurs, n’est pas effacée de l’histoire quarréenne. Un monument, érigé par souscription en 1826, rappelle aux visiteurs de notre église les vertus de cette belle âme sacerdotale.

 

A côté d’une vénérée mémoire, je placerai volontiers celle de deux paroissiens, Bonneau et Mouillot, qui exposèrent leur liberté et leur vie pour soustraire aux profanations les objets sacrés de leur paroisse. Brizeux aurait pu écrire son vers si connu pour ces deux hommes dévoués :

 

A tout ce qu’un chrétien aime autant que lui même.

 

Quarré, sous l’Ancien Régime, faisait partie du bailliage d’Avallon, et ressortissait au parlement de Dijon pour la justice. De même, en ce qui concerne les finances, nous étions compris dans la généralité de Dijon, élection et subdélégation d’Avallon, démembrée de l’élection de Semur-en-Auxois.

 

Au point de vue politique (représentation des trois ordres et vote annuel des subsides), les états de Bourgogne étaient privilégiés encore, mais presque effacés depuis le règne de Louis XIV, et pourtant de nobles caractères, de fières résistances n’avaient pas manqué, même sous ce règne, aux libertés publiques et provinciales. Cependant, nos parlementaires répondirent-ils aux agents fiscaux du grand roi comme leurs ancêtres avaient répondu au messager de Charles le Téméraire pour le même fait d’impôts : « Dites à Messire le Duc que nous luy sommes très humbles et très obéissants subjects et serviteurs ; mais quant à ce que vous proposez de sa part, il ne se fait jamais, il ne se peut faire, il ne se fera pas ». Paroles des sires de Jonvelle, de Charny, de Myrebeau.

 

Considéré comme pays forestier, Quarré dépendait de la maîtrise d’Avallon et en dernier ressort de la table de marbre de Dijon, pour le département de Bourgogne, Bresse et Bugey.

 

Nous relevions de la juridiction royale et grenier à sel de Vézelay.

 

La mesure des céréales à quarré était de 25 livres (mesure de Rouvray) ; la pinte (de Pontaubert), soit environ 110 cl, représentait l’unité pour les liquides.

 

Notre lieue (de Bourgogne) équivalait à 5 847 m , c’est à dire était au-dessous de 20 au degré. Aussi convient-il, même actuellement, de prendre garde à une indication donnée en lieues par l’habitant; généralement elle est trop faible.

 

Les mesures agraires de Quarré , avant la Révolution (elles persistent aujourd’hui) n’avaient pas de base fixe. Un journal de champ, une « soiture » de pré oscillaient entre 22 et 35 ares de nos mesures métriques. L’arpenteur a besoin de passer par là avant les transactions.

 

A la foire, les Quarréens calculent encore par pistole (monnaie de compte de 10 francs) et par louis de 24 francs. L’écu de 6 francs et le demi-écu ont disparu : ils appartenaient au système duodécimal, le louis de 24, du même système, devrait disparaître aussi. »

  

Source : Indéterminé (probablement un bulletin de la Société d’Études d’Avallon)

   

 

 
 

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