MEMOIRES VIVANTES DU CANTON DE QUARRE LES TOMBES
  AUGUSTE TRIPIER 
 
 
   

 
Memoires vivantes du canton de Quarre les Tombes

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AUGUSTE TRIPIER
Le Père de
L’électrothérapie Française
(1830-1914)


LA FAMILLE

La famille du docteur TRIPIER est originaire du canton de Quarré-les-Tombes depuis toujours. On retrouve des TRIPIER à Quarré dès le début des registres paroissiaux en 1660. Vers 1710, la branche de la famille qui nous intéresse se déplace à Saint-Léger-de-Fourcheret (ancien nom de Saint-Léger-Vauban).

Le grand-père du docteur TRIPIER, Simon, joue un grand rôle lors de la révolution dans le canton de Quarré. Il est commissaire du pouvoir exécutif près l’administration municipale (en fait, c’est un peu un conseiller général d’aujourd’hui avec des pouvoirs plus étendus). Il démissionne suite à l’envoi par les autorités départementales de troupes sans que l’administration de Quarré ait été prévenue. Riche propriétaire à Saint-Léger, il envoie son fils, François Marie, le père du docteur TRIPIER, faire des études de pharmacie à Paris. Le reste de la famille demeure à Saint-Léger dont l’oncle du docteur TRIPIER, Pierre Edme Cécile est maire de 1837 à 1853. On peut voir encore sa tombe au cimetière de Saint-Léger-Vauban, rare pierre tombale avec une date de naissance écrite en calendrier républicain.

Une deuxième branche de la famille TRIPIER occupe aussi la mairie de Saint-Léger, si bien que cinq TRIPIER sont maires sans interruption de 1800 à 1870. Dans cette branche, il y une autre célébrité nationale, Louis TRIPIER (1816-1877) avocat et jurisconsulte, l’auteur des codes TRIPIER. Le premier, il a l’idée géniale de réunir dans un code tous les textes nécessaires à l’intelligence de la législation française pour en rendre leur recherche prompte et sûre. Dans un imposant ouvrage de 1800 pages : « Les codes français collationnés sur les textes officiels », il rapporte toutes les lois françaises. De plus, sous chaque article il fait part de tous les changements subis depuis la promulgation et compare le texte avec les dispositions du droit ancien. Son objectif, tel qu’il le décrit dans la préface, est de « faciliter et fortifier les études juridiques ».

Un autre TRIPIER s’est fait connaître. L’abbé Jean TRIPIER, curé de Girolles, réfugié à Saint-Léger pendant la révolution, écrit un article plein d’humour dans le bulletin de la société d’études d’Avallon dans lequel il affirme que le père de Vauban, qui a greffé des centaines d’arbres fruitiers à Saint-Léger et aux environs, a été bien plus utile à sa paroisse que le célèbre Vauban !!! Les TRIPIER sont donc une famille de notables ruraux, de notaires, trois se succédant sont prénommés Pierre Blaise, et de propriétaires (Louis Edme, le père du juriste Louis acquerra d’ailleurs le château de Ruères vers 1830). Ils envoient souvent leurs enfants faire des études de médecine ou de droit à Paris.

Mais, revenons-en à la branche que nous étudions. François Marie TRIPIER termine ses études en 1826 étant diplômé de l’école de pharmacie de Paris. En 1828, il se marie à Paris avec Louise Henriette DUFART et y ouvre une officine. Suite aux ennuis de santé de sa femme, il revient dans l’Yonne où en 1830, il est chef de bataillon à la garde nationale. Il sera d’ailleurs autorisé en 1832, par une ordonnance du roi, à accepter une épée d’honneur de ses concitoyens de l’Yonne (cette épée sera prise par les allemands pendant l’occupation de Saint-Germain lors de la guerre de 1870).

C’est donc à Saint-Léger, le 26 juin 1830, que naît Auguste Elizabeth Philogène TRIPIER.


L’ENFANCE

François Marie TRIPIER choisit de s’engager dans l’armée le 17 novembre 1832 en tant que pharmacien sous aide. Il est d’abord affecté à l’hôpital de Briançon, puis à Strasbourg, et enfin à l’hôpital du Gros Caillou à Paris. Scientifique curieux, il occupe ses loisirs à faire des recherches, qu’il publie dans des journaux de pharmacie. On connaît de lui, par exemple, une note sur la présence de l’acide oxalique dans les champignons.

Las de la vie monotone de caserne, attiré par l’aventure coloniale, François Marie TRIPIER embarque à Toulon pour l’Algérie le 12 août 1838. La conquête de ce pays, entamée par la France en 1830, est loin d’être achevée. Les accrochages avec les autochtones révoltés sont nombreux. Pharmacien aide major aux ambulances, François Marie TRIPIER montre un grand courage. Il est cité deux fois à l’ordre de l’armée et reçoit la légion d’honneur le 29 juillet 1840.

Séduit par ce pays magnifique, il profite des moments de répit que lui laissent les rebelles pour s’intéresser à la géologie, notamment aux eaux thermales, sur lesquelles il fait plusieurs études fort appréciées du monde scientifique.

Il est promu pharmacien major le 17 avril 1841 et est affecté au dépôt de médicaments à Alger. Vers 1845, il achète une ferme jusqu’alors occupée par l’armée au sud de Cherchell, dans la montagne. L’endroit est idyllique, formés d’immenses plateaux convertis en prés verdoyants, coupés de ruisseaux, bordés de peupliers et de roseaux et parsemés de ruines romaines.

C’est dans ce pays magnifique que le docteur TRIPIER passe les premières années de sa vie. Son père l’envoie vers 1842 dans une pension préparatoire aux écoles du gouvernement rue des feuillantines à Paris. Puis, il entre au collège Saint-Louis où il étudie de 1845 à 1848. La révolution de 1848 convainc François Marie de ne pas laisser repartir le jeune Auguste qui se trouve pendant les six premiers mois de l’année scolaire au lycée d’Alger le seul élève d’un jeune agrégé de mathématiques nommé SIMON dont la seule passion est l’astronomie et qui ne fait cours que pour lui-même !!!

Vers 1850, Auguste TRIPIER commence des études de médecine à Paris, où il est bientôt rejoint par sa famille, de retour d’Algérie.


L’ÉLÈVE DE CLAUDE BERNARD

En 1854, Auguste TRIPIER devient secrétaire du célèbre médecin Claude BERNARD qui vient d’être élu à l’Académie des Sciences et pour qui a été créée une chaire de physiologie générale à la Sorbonne. L’année suivante, Claude BERNARD remplace MAGENDIE à la chaire de médecine au collège de France. TRIPIER est son préparateur, il est notamment chargé d’archiver les conférences du maître, de les rassembler en leçons et de les faire publier. Il collabore d’abord aux « Leçons sur les effets des substances toxiques et médicamenteuses » publiées en 1857. L’année suivante, paraissent les « Leçons sur la physiologie et la pathologie du système nerveux ». Enfin, en 1859, il rédige d’après les cours de son professeur Claude BERNARD : « Leçons sur les propriétés physiologiques et les altérations pathologiques des liquides de l’organisme ». Il est pendant neuf ans le collaborateur privilégié du grand homme qui forme son esprit scientifique, précis et méthodique. Il gagne totalement la confiance du maître qui le considère comme son ami et son confident. Jusqu’au décès de Claude BERNARD en 1878, les deux hommes resteront très liés. Lors de cette période, Auguste TRIPIER conclut ses études de médecine en soutenant sa thèse intitulée : De l’excrétion urinaire. Quelques considérations sur le mode d’action des diurétiques », en 1856.


TRIPIER ET L’ÉLECTROTHÉRAPIE

Instinctivement le docteur TRIPIER est attiré par l’étude de l’électricité et de ses applications en médecine alors qu’aucun savant n’avait songé jusque là à tirer profit de ce moyen thérapeutique efficace. Ses premières recherches l’orientent définitivement vers la gynécologie. Il s’intéresse d’abord à la faradisation, c'est-à-dire à l’utilisation thérapeutique des courants d’induction, généralement produits par des bobines. En 1859, il publie un premier mémoire : « De l’emploi de la faradisation dans le traitement des engorgements et déviations de l’utérus et de l’hypertrophie prostatique ». Dans cet opuscule, il explique comment grâce à la faradisation on peut provoquer des contractions dans un muscle pour en prévenir l’engorgement. Pour mieux appliquer ses principes, il fabrique un nouvel appareil d’induction voltaïque à hélices mobiles qui permet d’étudier isolément l’influence de la tension et celle du renversement des courants.

En 1861, dans son « manuel d’électrothérapie » il expose les applications médicales et chirurgicales de l’électricité s’intéressant notamment à la galvanisation. La galvanisation est l’utilisation d’un courant électrique continu produit par des piles, des accumulateurs ou transformé d’un courant alternatif. L’invention de la galvanocaustique chimique est due à Luigi CISINELLI, de Crémone. Le docteur TRIPIER décrit cette méthode ainsi : lorsqu’un corps imparfaitement conducteur se trouve placé dans le circuit d’une pile à tension suffisante, ce corps est décomposé ; l’acide se porte à l’extrémité libre de l’électrode positif, l’alcali à l’extrémité libre de l’électrode négatif. Lorsqu’ils ne peuvent attaquer les électrodes, et que le corps interposé est de la matière organique, les acides et les alcalis naissants agissent sur les tissus à la manière des caustiques potentiels, déterminant l’apparition d’une eschare exactement limitée au niveau des points de contact des électrodes. Ce phénomène, tout physique, de décomposition, se produit également bien sur les corps vivants et les corps bruts. On a donc là un moyen d’effectuer, sans intervention de la chaleur, des cautérisations semblables à celles déterminées par l’action des acides ou des alcalis, cautérisations dont l’activité se règle facilement en dotant le courant dont on fait usage des qualités voulues de quantité de tension.

En 1867, le docteur TRIPIER et le docteur MALLEZ exposent une application chirurgicale de la galvanocaustique chimique dans un mémoire couronné par l’Académie de médecine en 1869 et intitulé : « De la guérison durable des rétrécissements de l’urètre par la galvanocaustique chimique ». L’avantage de cette méthode est décrit ainsi par TRIPIER : La production des eschares par l’électrolyse se faisant à froid, et l’action analytique étant exactement limitée aux points de contact des électrodes, toutes les régions accessibles à une sonde ou à un stylet peuvent être aisément cautérisées sans crainte de léser les parties voisines. L’eschare positive est comparable à celles produites par les acides et le feu ; l’eschare négative, à celles produites par les alcalis. Aux différences que présentent les eschares des deux pôles correspondent des caractères différents dans les cicatrices qui succèdent à la chute de ces eschares. Les cicatrices positives étant dures et rétractiles, les cicatrices négatives sont molles, minces, et pas ou peu rétractiles. L’importance de la galvanocaustique négative tient surtout à la facilité qu’elle donne de pratiquer des cautérisations alcalines dans des conditions où celles-ci étaient entièrement impraticables.

En pleine querelle de l’hystérie le docteur TRIPIER publie en 1871 : « Lésions de forme et de situation de l’utérus, leurs rapports avec les affections nerveuses de la femme et leur traitement ». Il y expose sa méthode de traitement des déviations et des engorgements de l’utérus et tente, avec de grandes réserves, son application aux affections nerveuses dites hystériques.

Dans « La Cautérisation tubulaire » parue en 1879, TRIPIER décrit une « méthode de ponction dans laquelle la galvanocaustique chimique est appelée à mettre nombre de collections morbides en communication avec l’extérieur par des fistules durables ». Il se sert d’une aiguille négative d’acier ou d’or qu’il enfonce dans le kyste ; il fait de cette aiguille une électrode caustique avec laquelle il tube, après l’avoir creusé, l’orifice qui doit assurer la communication avec l’extérieur. La méthode de TRIPIER permet de guérir des kystes de l’ovaire inopérables.

Toutes ces innovations paraissent en 1883 dans l’œuvre majeure d’Auguste TRIPIER : « Leçons cliniques sur les maladies des femmes ». Dans cet ouvrage, le docteur TRIPIER n’insiste pas sur la pathologie descriptive mais a surtout en vue la thérapeutique expérimentée pendant vingt ans d’enseignement clinique.

L’année suivante, TRIPIER dans le journal « la lumière électrique » publie un article intitulé: « L’électricité et le choléra ». Dans cette notice, il réagit contre l’exclusivisme des théories microbiennes qui prétendent que le choléra est uniquement dû à l’ensemencement de l’organisme par des germes d’origine extérieure. TRIPIER prétend qu’un autre facteur influence la propagation de l’épidémie: les conditions atmo-telluriques. La nature du sol tout d’abord, car TRIPIER a observé l’immunité pour les régions granitiques, par exemple en Morvan et en Limousin. L’atmosphère ensuite, car le lendemain d’un violent orage, on voit l’épidémie décroître. En effet, écrit-il, les expériences de M. d’Arsonval, ralentissant les fermentations en plaçant les tubes où elles ont commencé entre les branches d’un électro-aimant, sont topiques pour démontrer l’influence du milieu électrique sur un phénomène que nous savons maintenant consister en une multiplication d’organismes vivants dans un terrain convenablement choisi. TRIPIER complète son mémoire par des conseils de prophylaxie et de traitement de la maladie.

Jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle, le docteur TRIPIER relate les progrès de ses recherches dans plusieurs mémoires qui paraissent régulièrement dans le bulletin général de thérapeutique médicale. On peut citer notamment : La thérapeutique des hypertrophies prostatiques (1884), Sur quelques points de thérapeutique péri-utérine (1888), Voltaïsation uréthrale, chimicaustie, électrolyse, myolèthe (1891), note sur l’hémostase électrique et ses applications en gynécologie (1896).

En octobre 1896, TRIPIER publie enfin un article sur la franklinisation dans « les archives d’électricité médicale ». La franklinisation est l’utilisation de machines électriques de très haute tension produit par des machines électrostatiques de type Wimshurst, Carré ou Ramsden. Délaissée dès l’apparition de la pile Volta, elle a été remise au goût du jour vers 1880 par CHARCOT et VIGOUROUX. Elle a une action sur la circulation sanguine et permet de traiter la neurasthénie et l’hystérie. Les résultats obtenus par l’électricité statiques restent peu probants ; c’est sans doute pourquoi TRIPIER ne s’y est pas trop intéressé.

Véritable novateur, TRIPIER a donc vu les avantages énormes que la thérapeutique pourrait tirer de l’électricité et il a jeté les bases de l’électrothérapie.


AUTRES PUBLICATIONS ET RECHERCHES EN MÉDECINE

Au tout début de sa carrière, TRIPIER écrit plusieurs articles sur la ventilation des théâtres dans les « Annales d’hygiène publique et de médecine légale ». Il s’agit pour lui d’éviter de porter à des spectateurs l’air vicié par d’autres et de ne pas faire de la ventilation une cause de contagion.

En 1863, le docteur TRIPIER compose un précis de physiologie et d’hygiène qu’il intitule : « La vie et la santé ». C’est un ouvrage destiné à vulgariser les préceptes de l’hygiène. Dans une première partie sont exposées les données les plus générales de la physiologie ; la deuxième section s’attache aux questions d’hygiène et la fin de l’ouvrage parle de la maladie en s’appliquant à ne pas faire de médecine. Dans cette dernière partie, TRIPIER critique sévèrement l’homéopathie à laquelle il ne croit pas. Ce livre fera longtemps autorité dans le domaine de l’hygiène.

Durant toute sa carrière, le docteur TRIPIER fait de nombreuses recherches sur le traitement des tumeurs fibreuses de l’utérus et des kystes ovariens. Outre les méthodes curatives qui font appel à l’électricité, il invente une thérapeutique efficace par les crayons au savon.

TRIPIER, excellent clinicien, a l’intuition des hypothèses modernes. En 1878, à l’époque où l’on ignore l’intoxication gastro-intestinale, avant les études de BOUCHARD sur le ralentissement de la nutrition, il propose une thérapeutique générale de l’arthritisme dans : « Le régime général des arthritiques ».

En 1888, il décrit dans un mémoire paru dans « le bulletin général de thérapeutique médicale et chirurgicale » le traitement qu’il préconise pour les varices viscérales en utilisant notamment la teinture de chardon Marie.

Principalement consacrées à la gynécologie, les travaux de TRIPIER relatés dans d’importantes et nombreuses publications, ne sont donc pas seulement cantonnés à l’électrothérapie.


TRIPIER, L’HUMANISTE

Le docteur TRIPIER ne limite cependant pas ses travaux et ses écrits à la médecine. Épris de justice et de liberté, il lutte contre les internements arbitraires en 1870 dans « Les aliénés et la législation ». Il s’intéresse à l’ethnologie la même année avec : « Barbares et sauvages, notes de voyage », à la politique dans « Gouvernement» en 1872 ou dans « La république sans présidence» en 1877, aux problèmes sociaux dans « Médecine et médecins, un coin de la crise ouvrière au dix-neuvième siècle » en 1897, à l’éducation dans « Le dressage primaire» en 1911. C’est un humaniste, un philosophe, parfois un peu frondeur, mais toujours d’un jugement sain.


LES HONNEURS

À la fin du dix-neuvième siècle, injustement oublié par les honneurs officiels, le docteur TRIPIER est vénéré par ses confrères. Il préside la Société Française d’Électrothérapie créée à Paris en 1891. Considéré comme le maître dans son art, c’est aussi un physicien brillant et un physiologiste réputé. Modeste et discret, TRIPIER a consacré sa vie à la science sans jamais se mêler au mouvement bruyant de la foule. Il a toujours accepté de partager son expérience avec ses jeunes confrères, sans jamais se soucier de savoir si certains se targueraient d’une découverte qu’ils lui auraient empruntée.

Pour fêter ses cinquante années de carrière scientifique, la Société Française d’Électrothérapie organise son jubilé le 27 juin 1907. Les professeurs BOUCHARD, d’ARSONVAL et le docteur OUDIN, nouveau président de la société font son éloge dans des discours mémorables.

Travaillant comme un jeune homme jusqu’à ses dernières années dans le laboratoire de son ami d’ARSONVAL, Auguste TRIPIER meurt dans le seizième arrondissement le 10 septembre 1914. D’ARSONVAL, qui l’avait baptisé « le père de l’électrothérapie française » disait au docteur TRIPIER : « Pour quelques-uns, vous êtes une curiosité ; pour de plus rares, un remords ; pour tous, vous restez un exemple de désintéressement et de dignité professionnelle. » N’est ce pas là, la plus belle des épitaphes ?


LE FILS DU DOCTEUR TRIPIER

En 1863 dans son livre « La vie et la santé » Auguste TRIPIER prend position sur le mariage : En ne tenant pas compte des mille circonstances, position de fortune, habitation à la ville ou à la campagne, profession, etc., qui font qu’en pareille matière il n’est peut-être pas deux cas exactement comparables, on est porté à admettre d’une manière générale que le célibat est favorable aux hommes et le mariage aux femmes.

Appliquant ces principes, il semble que le docteur TRIPIER ne se soit jamais marié. Pourtant le 21 octobre 1875, il déclare la naissance d’un fils, Henri, né d’une mère non dénommée. L’enfant sera reconnu cinq ans plus tard par Marie Augustine VINCENT veuve CARRÉ.

Brillant lycéen et « taupin », le petit Henri est éduqué de façon très rigoureuse ; ainsi, il lui est interdit d’assister aux distributions des prix. Élève à l’École Centrale de 1893 à 1896, il y enseigne dès la rentrée 1906 et en devient sous-directeur des études en 1912. Mathématicien distingué, il publie dans les années vingt trois plaquettes concernant les fonctions exponentielles et logarithmiques, circulaires et hyperboliques (en partant de leurs définitions géométriques). Il est élu membre de la Société mathématique de France, le 8 juillet 1930.

UN SAVANT AUJOURD’HUI OUBLIÉ

Les progrès importants de l’électrothérapie de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle ont pour origine les travaux de TRIPIER. Les machines électriques qu’il a mise au point en collaborant avec GAIFFE ont largement contribué à l’essor de l’électricité. Les nombreux élèves que TRIPIER a formé ont poursuivi son œuvre. Le plus connu d’entre eux est certainement Georges APOSTOLI (1847-1900) qui s’est fait connaître par sa méthode traitement des fibromyomes utérins et par son incontournable livre : « Travaux d’électrothérapie gynécologique ».

Les progrès de la chirurgie du début du vingtième siècle sont la cause du déclin rapide de l’électrothérapie. Le docteur TRIPIER, mondialement célèbre de son vivant, est aujourd’hui complètement oublié tant par le grand public que dans sa profession ou dans son pays natal.


 


 

 

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