DE
L’OMBRE A LA LUMIÈRE
d’ALAIN
HOUDAILLE,
Président de l’Association
Livre épuisé |
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L’histoire du canton de Quarré les Tombes s’enchaîne, sous la
plume de l’auteur, à travers 22 chapitres dont vous trouverez
ci-dessous un résumé succinct.
60 ans après, on passe de l’ombre à la lumière : les acteurs de
ces cinq longues années d’occupation se racontent, souvent avec
douleur. Ils témoignent, tout simplement, pour les générations
futures. Au détour de chaque chapitre, des révélations
apparaissent, contribuant ainsi à compléter la connaissance
encore imparfaite que nous avions de cette période.
Ce livre a été dédié, à titre posthume surtout, à Françoise de
Bayonne, camarade de Betty Gilbert, témoin de son massacre par
une aufseherin au fond d’une tranchée à Ravensbrück le 12 Avril
1945 : « Betty, si je meurs, tu le diras à mes enfants quand ils
seront grands, tu le diras à tout le monde ! ». A Ginette
également, fille d’Antoine Sylvère, dit Toinou, victime d’une
expérimentation médicale également à Ravensbrück, qui
s’adressait en ces termes à son infirmière : « Myrtille, dis à
ma petite fille Bichette que c’est à elle que je pense en
mourant ; 7 ans, c’est si jeune pour rester sans maman ! ». A
René Rimbert, Gaston Noël, Marcel Victor qui sont partis sans
retour dans les camps de concentration. A tous ces jeunes du
canton qui sont tombés dans les combats des maquis ou sur le
front, et dont les noms sont inscrits au fronton de nos
monuments aux morts. A toutes celles et tous ceux qui ont payé,
par le sang qu’ils ont versé, par les souffrances que leur chair
a enduré, le prix de notre liberté retrouvée.
L’auteur a souhaité conclure son ouvrage par un poème écrit par
Micheline Maurel, « pensionnaire » également de Ravensbrück : «
Il faudra que je m’en souvienne ». C’est le titre que prendra
l’exposition tirée de cet ouvrage et qui a déjà été présentée à
Saint Léger Vauban au mois de Mai dernier.
Résumé de l’ouvrage.
Pour bien comprendre l’enchaînement des évènements, l’auteur ne
manque pas de les resituer dans le contexte international avec
la montée du nazisme. Les communistes du canton, qui viennent de
créer la première cellule dans le pays avallonnais, sont
percutés de plein fouet par le pacte germano-soviétique. Ils
sont pourchassés par le sous préfet Bourgeois, emprisonnés même.
Une dizaine de femmes sont envoyées au camp du Vernet.
Le 16 Juin 1940, les troupes du général Stumpf envahissent les
villages du canton. Les souvenirs des personnes resurgissent en
leur mémoire. Les nazis installent leur quartier général dans
les grandes maisons bourgeoises, occupent les écoles, les
maisons particulières. Les habitants fuient l’envahisseur et
dans leur exode, ne feront que quelques kilomètres avec leurs
chariots.
L’envahisseur s’installe. Chacun prend ses repères. Les jeunes,
dans leur grande majorité, vont résister au STO, bientôt
rejoints dans la forêt au Duc par les réfractaires parisiens.
Parmi eux, il y aura Jean Longhi, futur commandant Grandjean et
Paul Bernard, futur chef du maquis Camille. Mais d’autres vont
s’accommoder de la présence allemande. D’autres encore
franchiront le pas de la collaboration et de la dénonciation.
C’est ce que l’auteur appelle l’ennemi de l’ombre. Sur ce petit
territoire vont se côtoyer pendant plusieurs années les
résistants, les collabos, les espions, les miliciens, et bien
entendu l’organisation méthodique et implacable de l’ennemi avec
les SS, la Gestapo, la Feldgendarmerie, l’Abwehr, la
Kommandantur.
Et pourtant, la vie quotidienne va s’organiser, avec le
rationnement, les réquisitions. L’administration communale est
passée sous la coupe de l’occupant, avec des résistances plus ou
moins feutrées de la part des municipalités.
Au milieu de la forêt de Saint-Léger-Vauban, les moines de la
Pierre qui Vire récupèrent les aviateurs tombés au combat au
cours des batailles aériennes qui font rage dans le secteur (Villiers-Nonains,
St Léger, St Germain), pour les « recycler » dans le réseau
Alliance animé par l’abbé Ferrand, lequel mourra dans des
conditions atroces au Struthof. Le monastère et sa ferme des
Roubeaux sont attaqués à plusieurs reprises. Tout près, au
moulin de Ruères, les Allemands et les miliciens ont élu
domicile chez le couple Kieffer, responsable par dénonciation de
la mort d’une dizaine de personnes sur le secteur, arrêtées le 2
Février 1944.
Sur le secteur de St Léger, la résistance s’est organisée autour
de Maria Valtat, personnage emblématique, qui a structuré les
FTPF sur l’Avallonnais. Jean Couhault, à Saint Aubin, est un
résistant discret mais efficace. Armand Simonnot, aidé par
quelques camarades, ramasse les armes abandonnées par la troupe
française en déroute.
A Quarré-les-Tombes, la résistance va s’organiser autour
d’Antoine Sylvère qui arrive d’Auvergne, missionné par le Parti
Communiste et plus particulièrement par Jean Jérôme, son
éminence grise, pour créer son entreprise forestière. Antoine
Sylvère, c’est l’auteur de « Toinou, le cri d’un enfant
auvergnat », dont sa famille retrouvera après la guerre le
manuscrit dans une boîte, dans la maison qu’il occupait à
Quarré. Toinou va regrouper autour de lui Luc et Lionel (Paul
Bernard et Jean Longhi), Betty Gilbert et son mari Abel, Pierre
Bigé le buraliste. Ses propres enfants Jean Damien Sylvère,
Ginette Hamelin, première femme architecte de France qui vient
de perdre son mari, l’un des premiers officiers tué sur le
front, Sissy, chanteuse d’opérette, le rejoignent à Quarré. Sous
la responsabilité de Toinou, un évènement de portée nationale va
se dérouler au champ de Vannay, dans la forêt au Duc. Le 23
Novembre 1942, le premier parachutage d’armes en France au
profit d’un groupe FTP va avoir lieu et scellera à Londres le
ralliement des communistes à De Gaulle. Le lecteur suivra minute
par minute la préparation et le déroulement de ce parachutage.
Mais celui ci aura des conséquences dramatiques.
L’un des protagonistes est arrêté à Dreux et donne toute la
filière aux Allemands. Le 13 Avril 1943, une gigantesque rafle
s’organise dans le pays. A trois heures du matin, Betty Gilbert
est arrêtée dans sa petite maison des Moingeots, près de Quarré.
A six heures, les deux sœurs Ginette et Sissy sont arrêtées à
Paris. Jean Jérôme a été arrêté la veille. A 19 h le soir, c’est
au tour de Jean Damien Sylvère à Saulieu. Tous les autres, dont
Toinou et son épouse, échappent miraculeusement à l’arrestation.
Les Allemands vont récupérer tout le stock d’armes enfoui dans
la forêt au Duc. Si Jean Jérôme échappe à la déportation, pour
Betty Gilbert, Ginette, Sissy, Jean Damien Sylvère, c’est le
début de l’enfer : la prison, la torture, les interrogatoires,
puis finalement les camps de concentration.
Betty, Sissy, Jean Damien ont raconté ce qu’ils ont vu, ce
qu’ils ont vécu à Dijon, à Fresnes, au camp de Romainville, à
Ravensbrück, à Buchenwald. Horrible ! Ginette a laissé une
petite orpheline de 7 ans : on lui a inoculé le pneumothorax à
Ravensbrück. Elles sont toutes les deux en couverture du livre.
La mairie de Paris vient de dédier une place à Ginette
Sylvère-Hamelin pour son héroïsme et son courage, pourtant liés
à des faits qui se sont déroulés à Quarré-les-Tombes, où le nom
même de Sylvère est méconnu aujourd’hui !
Ce n’est pas fini ! Les nazis recherchent toujours Armand
Simonnot qui, sous le pseudonyme de Théo, a pris la tête du
maquis Vauban qui se cache dans la chapelle Saint-Pierre près du
lac de Saint-Agnan. Les collabos et les miliciens du moulin de
Ruères vont exécuter leurs basses œuvres : une gigantesque rafle
va avoir lieu le 2 Février 1944 parmi la population civile.
Plusieurs braves gens de Saint Léger Vauban seront emprisonnés
et déportés : plusieurs ne reviendront pas. Les autres nous
racontent ! Ce jour là, la patrouille allemande va mettre la
main, toujours sur dénonciation, sur un groupe de jeunes
maquisards retranchés dans une grange au Bois de Mont, près de
Quarré. Ils seront tous massacrés ou fusillés. Lucien Charlot
s’en tire par miracle : il témoigne aujourd’hui !
René Rimbert, le jeune épicier de Saint Léger, fut l’une des
victimes de la rafle du 2 Février. Ses sœurs n’ont plus eu de
nouvelles depuis ce jour. L’auteur a retrouvé et refait
l’itinéraire de René Rimbert jusqu’au camp de Dora, là où on
construisait les V1. On en connaît l’épilogue avec la marche de
la mort et la grange de Gardelegen où un millier de déportés
furent brûlés vifs.
Après le 2 février 1944, le maquis Vauban décide de quitter la
forêt de Saint Léger pour rejoindre, après une marche de 50 kms
dans la neige pendant 18 heures, un autre campement, à la ferme
des Essarts, pour se préparer à la Libération du pays.
Après le 13 Avril 1943, Luc et Lionel ont eux aussi décidé de
quitter le secteur pour aller créer le fameux maquis Camille qui
harcèle les convois ennemis pendant leur retraite. L’auteur a
retrouvé de nombreux résistants ayant participé aux embuscades :
Dornecy, le pont du Montal, Ste Magnance,..
Le 7 Juin 1944, le premier commando SAS est largué au dessus de
Bussières et va rejoindre le maquis Camille au terme de quatre
jours d’errance dans les forêts.
Les 24 et 25 Juillet 1944, Jean Charles Chapelle, un jeune
étudiant de 20 ans, au passé déjà glorieux, va rejoindre les
Isles Ménéfriers avec plus d’un millier de combattants, à la
tête d’un convoi tout à fait hétéroclite. C’est Verneuil ! On le
suit dans son périple jusqu’aux Isles, là où il va constituer le
1er régiment du Morvan. La cohabitation avec les maquis voisins
FTPF est conflictuelle. Verneuil n’est resté que trois semaines
aux Isles : son empreinte est restée indélébile. Les maquisards
volontaires vont alors rejoindre les troupes de de Lattre et
prendre une part active à la Libération du pays.
Un peu plus tard, en 1945, quelques personnes, celles qui sont
encore en vie, vont rentrer des camps de concentration. Elles
vont écrire, plus tard, beaucoup plus tard, ce qu’elles ont
vécu. L’auteur a aussi voulu donner la parole aux anciens
prisonniers. Pour la plupart d’entre eux, ils avouent
aujourd’hui n’avoir jamais parlé de cette période. Aujourd’hui,
c’est fait !
En fin d’ouvrage, le lecteur découvrira les poèmes inédits de
Jean Damien Sylvère, écrits à Buchenwald, ainsi que ceux de
Micheline Maurel, camarade de captivité de Ginette, Sissy et
Betty à Ravensbrück.
« Celui qui oublie son passé est condamné à le revivre » (Primo
Levi)
L’association Mémoires Vivantes poursuivra ce travail de mémoire
en 2006 en mettant en œuvre un projet de « sentiers de la
mémoire » sur le canton, en cohérence avec le projet avancé par
le Parc Régional du Morvan. Elle organisera également, en lien
avec le collège d’Avallon, un voyage intergénérationnel dans un
camp de concentration, avec un environnement pédagogique
articulé autour de son exposition.
Cet ouvrage peut être commandé au prix de vente de 23€.
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